Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 février 2022 4 17 /02 /février /2022 11:16

 

La pollution des plages : le problème n’est absolument pas réglé


La qualité des eaux de baignade en Iroise est un problème récurrent depuis des années. A chaque événement pluvieux en été, plusieurs plages sont polluées par des bactéries, ce qui entraîne des risques pour la santé des baigneurs : gastro-entérites, otites…. Le phénomène est  tellement  connu  qu’il  en  est  prévisible,  et  que  ces  plages  sont  généralement  fermées préventivement dès que la pluie est annoncée.
Notez que les seules plages polluées sont celles qui se trouvent à l’exutoire d'un cours d’eau ; souvent les plus belles, car le sable y est plus fin, et donc les plus fréquentées. En revanche, les  plages  éloignées  des  cours  d’eau  ne  sont  quasiment  jamais  polluées,  sauf  accident ponctuel (problème d’assainissement individuel, incivilité, accident). Plus intéressant : quand il pleut, toutes ces plages sont polluées en même temps, alors qu’elles ne sont pas sur les mêmes bassins versants.
La surveillance bactériologique des eaux  n’est  hélas  imposée  que  par une  seule  directive européenne. L’Agence Régionale de Santé, chargée en France de la surveillance des eaux de baignade a pourtant pris ces dernières années pas mal de libertés avec la loi européenne, notamment en éliminant des statistiques une bonne partie des pollutions constatées lors de la surveillance,  ce qui a  permis  depuis  2016  d’améliorer  artificiellement  les classements des plages, sinon leur qualité. Ces manipulations et d’autres (comme le déplacement du point de mesure loin des cours d’eau – interdit aussi…) ont été mises en évidence par l’association Eau et Rivières de Bretagne, qui a porté en 2021 au Tribunal Administratif un recours contre ces tricheries de l’ARS. Le dossier est en cours ; en attendant, l’ARS, la CCPI et les communes concernées continuent à porter un message rassurant (« Ayez confiance »), ce qui n’empêche bizarrement pas les collectivités de programmer des travaux d’assainissement multiples et coûteux soi-disant destinés à améliorer la qualité des eaux de baignade.
Qu’en  est-il  exactement ?  Nos  associations  se  sont  penchées  sur  la  question,  et  c’est intéressant…


Les cours d’eau de l’Iroise sont massivement pollués par les bactéries


Le SAGE du Bas-Léon, organisme officiellement chargé de la qualité des eaux en Iroise, a réalisé depuis quelques années des mesures bactériologiques dans certains cours d’eaux d’Iroise.  Difficilement  accessibles,  comme  tous  les  travaux  du  SAGE,  ces  mesures  sont pourtant particulièrement intéressantes puisqu’elles démontrent que tous les cours d’eau qui se jettent sur des plages polluées régulièrement sont eux-mêmes massivement pollués, et ce toute l’année : massivement c’est-à-dire que non seulement il vaut mieux ne pas s’y baigner, mais qu’il est même déconseillé d’y faire boire les animaux domestiques. De plus les épisodes de pollution maximale y coïncident avec des épisodes pluvieux, et ils sont tous corrélés : quand il pleut, tous les cours d’eau sont pollués en même temps.  
Les  pollutions  descendant  logiquement  les  bassins  versants,  voilà  une  explication  toute trouvée  des  pollutions  des  plages,  et  qui  devrait  conduire  à  relativiser  les  explications courantes (chiens sur les plages et goélands) : regardons cela de plus près...

 

Rappel : causes et origines possibles des pollutions

 

Les bactéries qu’on retrouve dans l’eau douce ou l’eau salée peuvent avoir plusieurs origines, mais  celles  qui  nous  intéressent  proviennent  des  humains  ou  des  animaux  sauvages, domestiques ou d’élevage. Ces bactéries (mais aussi d’autres microorganismes, comme les virus) arrivent dans les eaux de baignades directement (ex. déjections sur la plage ou dans l’eau), par les eaux pluviales ou par les cours d’eau.  
Les bactéries d’origine humaine devraient en principe être éliminées, par un traitement local (ANC,  assainissement  non  collectif,  les  anciennes  « fosses  septiques »),  ou  pour  les populations abonnées à l’assainissement collectif par les stations d’épuration. Mais tout ne fonctionne pas toujours très bien, et parfois tout cela se bouche ou déborde.
Les animaux sauvages et les animaux domestiques peuvent laisser leurs déjections sur la plage, dans les caniveaux ou sur les rues, ou dans les cours d’eau ou les abreuvoirs qui y sont reliés.
Enfin, les animaux d’élevage (rappelons que sur le territoire de la CCPI, leur  très discrète population est estimée faute de chiffres publics à cinq à 10 fois supérieure à celle des humains) produisent bien évidemment des quantités importantes de déjections, effluents qui sont pour l’essentiel épandus sans traitement sur la plus grande partie de la surface agricole de la CCPI :
en plus des nitrates bien connus, ces effluents contiennent aussi comme ceux de tous les mammifères de grandes quantités de bactéries, qui ne sont généralement pas traitées avant rejet dans la nature.
Toutes ces causes possibles sont identifiées dans les « profils de baignade » réglementaires (mais peu accessibles). C’est aux autorités publiques (communes, responsables des eaux de baignade)  qu’il  appartient  de  prendre  les  mesures  de  gestion  nécessaires  pour  rétablir  la qualité des eaux de baignade, à commencer par la recherche de la cause des pollutions.

 

L’assainissement, un accusé tout désigné

 

La  première  idée  –  souvent  la  seule  –  est  que  les  pollutions  sont  d’origine  humaine  et proviennent d’assainissements défectueux. Il peut s’agir de camping sauvage (où les WC sont souvent dans la nature), d’assainissements individuels défectueux (mauvais fonctionnement, mauvais  raccordement),  ou  d’assainissement  collectif  défectueux  (fuites  sur  les  réseaux, pompes ou stations saturées et qui débordent…) : les pollutions se retrouvent généralement dans les cours d’eau. Ces problèmes ne sont pas rares, notamment lorsque les réseaux sont anciens, où que les stations sont saturées l’été par les touristes ; ce n’est pas le cas en Iroise.
L’assainissement  est  néanmoins  un  très  bon  accusé  potentiel  pour  les
pollutions bactériologiques, surtout lorsque la solution unique proposée consiste à étendre le réseau d’assainissement collectif (on pourrait réparer les ANC) : même si ce sont les élus qui le décident, cela ne coûte pas un sou aux collectivités (puisque c’est l’usager qui paie, sans pouvoir participer à la décision), et cela donne par ailleurs beaucoup de travail aux entreprises locales de BTP…

 

Les animaux sauvages et domestiques : petits pollueurs…

 

Un autre bon moyen de laisser penser qu’on agit consiste à imposer des contraintes bien visibles, même si leur effet n’est que mineur. Ainsi, les divagations des chiens et des chevaux sur les plages sont interdites en été (par arrêté préfectoral, ce qui évite aux maires de se fâcher avec leurs électeurs…). Leurs contributions odorantes sont certes réelles, mais les flux de bactéries qu’elles contiennent sont ridicules, et bien incapables après dilution de polluer toute une plage, et évidemment encore moins  de polluer en même temps toutes les plages par temps de pluie. Les principaux animaux sauvages qui fréquentent les plages d’Iroise sont des oiseaux  de  mer,  mais  ils  produisent  un  flux  de  bactéries  limité ;  et  pourquoi  d’ailleurs  ne pollueraient-ils que certaines plages, et seulement quand il pleut ?

 

Au fait, et les animaux d’élevage ?

 

Quittons le visible, et entrons dans l’invisible, à savoir les porcs et bovins élevés hors sol, mais dont les effluents retournent au sol par les épandages.  
Rappelons  que  selon  l’étude  de  référence  en  la  matière  (IFREMER),  un  porc  produit l’équivalent en bactéries de 30 humains, et un bovin l’équivalent de 5 humains. SI l’on traduit en « équivalents humains » ces producteurs de bactéries dont l’imposant cheptel estimé est rappelé plus haut, c’est donc l’équivalent de plusieurs millions d’humains dont les effluents sont finalement épandus sans traitement sur les champs dans la CCPI, et lessivés à chaque pluie. Certes, une bonne partie des bactéries disparaît probablement lors du stockage en fosse à lisier, ou du séjour dans les champs après épandage, mais leur survie est établie par la science : il est donc tout probable que ce soient ces effluents qui soient à l’origine d’une bonne part, sinon de l’essentiel des pollutions des cours d ‘eaux et des plages.

 

Et le gagnant est l’épandage…

 

Si l’on s’en tient aux flux de bactéries (soit la quantité de bactéries libérée dans la nature), le bilan est frappant :

  • Seuls les épandages peuvent expliquer la pollution chronique (été comme hiver) de tous les cours d’eau de  l’Iroise, son importance (qui suppose des flux énormes de bactéries) et la pollution simultanée de tous les bassins versants par lessivage des bactéries contenues dans les effluents et qui ont survécu au séjour en fosse à lisier et sur les terres d’épandage
  • Les  pollutions  liées  à  l’assainissement  collectif  sont  marginales, parfaitement documentées et ne peuvent pas concerner tous les bassins versants à la fois ;
  • Les pollutions  liées aux  ANC  défectueux  ne  mettent  en  jeu  que  des  flux  faibles et localisés ;
  • Enfin,  les  flux  liés  aux  animaux  domestiques  et  au  animaux  sauvages  sont  très mineurs, et ne peuvent en rien être reliés aux épisodes pluvieux.


Aucune campagne sérieuse ne semble pourtant avoir été conduite, par exemple en remontant les cours d’eau par temps de pluie, pour identifier les sources des pollutions et tester cette hypothèse. La CCPI a fini par diligenter une étude agricole… qui ne visait bizarrement pas les épandages, mais les sièges d’exploitation, et qu’elle a astucieusement confiée à la chambre d’agriculture.    Qui  a  naturellement  conclu,  au  terme  d’une  enquête  inaccessible  (vous comprenez, il y a des données nominatives…) qu’il n’y avait rien à voir. 

Au bilan, on se contente donc de mesurer les bactéries dans les eaux de baignade (lorsque les  eaux  douces  sont  diluées,  et  que  se  sont  mélangées  toutes  les  bactéries  de  toutes origines), et de rechercher dans ces mêmes eaux de baignade diluées les « marqueurs » providentiels chargés d’indiquer d’où viennent les pollutions.
Providentiels,  car  ces  marqueurs ont  le  bon  goût  de  voir  très  bien  les  pollutions  d’origine humaine ou produites par les animaux sauvages ou domestiques, mais  plus rarement  les pollutions d’origine bovine ou porcine. Ce qui n’est pas forcément étonnant, ces « marqueurs » ne caractérisant pas les bactéries classiques (« Escherichia coli », pour les intimes), qui vivent longtemps,  on  l’a  vu  plus  haut,  mais  un  autre  type  de  bactéries  (« Bactéroïdales »)  qu’on trouve aussi en quantité plus faible dans les déjections, qui sont caractéristiques du producteur (humain, bovin, porcin, oiseau…) mais dont la durée de vie est nettement plus faible.  


Peu de chance donc après plusieurs jours ou plusieurs semaines de trouver dans l’eau des marqueurs liés aux effluents d’élevage, ils ont disparu… En revanche, les marqueurs qui n’ont passé que quelques heures ou quelques minutes dans l’eau (humains vivant sur le littoral, baigneurs ou goélands qui y sont tout de même chez eux) sont eux facilement détectables (surtout  si  on  les  cherche  au  bon  endroit :  lavoirs…),  et  le  tour  est  joué :  malgré  les  flux considérables, les animaux d’élevage et les épandages ont disparu de l’inventaire. L’absence des marqueurs bovins ou porcins ne démontre pas que ceux-ci n’ont pas de responsabilité dans les pollutions !
Il serait facile de lever le doute en menant une vraie campagne de mesures sur les cours d’eau concernés ; du moins si l’on voulait vraiment trouver l’origine des pollutions. Mais le veut-on ?

 

SAGE, collectivités, Etat : un bilan affligeant

 

Le bilan des actions conduites ces dernières années pour traiter le problème de la pollution des eaux de baignade en Iroise est pathétique : beaucoup de communication (généralement satisfaite), quelques actes symboliques : interdiction des chiens et des chevaux sur les plages (on  n’a  pas  encore  osé  faire  un  arrêté  destiné  aux  goélands,  qui  ne  savent  pas  lire),  ou financement par le contribuable de « pompes à museau » destinées à éviter que les quelques vaches qui vivent encore au grand air en profitent pour polluer les cours d’eau, beaucoup de gesticulations autour des ANC mais quasiment aucune action pour contraindre les usagers à les remettre en état.  
La communication officielle est si consternante qu’on finit par se demander si ceux qui diffusent les messages y croient eux-mêmes. Comment peut-on expliquer que les quelques centaines de goélands qui fréquentent les plages d’Iroise puissent décider de se réunir pour y déféquer en groupe, les jours de pluie seulement, et seulement sur les plages où se jettent des cours d’eau ? Et pourquoi maintenant seulement, alors que pendant des années la seule cause des pollutions mise en avant par les collectivités était l’assainissement ?
Tout ceci ne sert finalement qu’à justifier des travaux pharaoniques d’extension du réseau d’assainissement  collectif  visiblement  plus  destinés  à  préparer  l’urbanisation  future  qu’à résoudre des problèmes de pollution, qui viennent au bilan alourdir encore la facture (déjà une des plus élevées de France !) des abonnés à l’assainissement collectif : car finalement, ce sont les seuls qui paient pour les eaux de baignade alors que ce sont eux qui les polluent le moins…

 

Proverbe d’Iroise : « Quand le sage montre l’élevage, l’imbécile regarde les goélands »

 

Si  on  résume  les  épisodes  précédents,  on  constate  que  tous  les  efforts  (surtout  de communication, d’ailleurs) en matière d’eaux de baignade se sont concentrés sur des causes possibles mais secondaires de pollution bactériologique (assainissement collectif, animaux domestiques et sauvages). Très peu d’efforts ont été faits sur l’assainissement non collectif (pourtant responsabilité des communes, et longtemps désigné comme la principale cause) et rien sur les épandages agricoles, dont personne ne semble avoir entendu parler. Il est vrai qu’en Iroise, il ne fait pas bon parler des épandages, qu’on ne voit pas, qu’on ne sent pas (ou alors, juste des bobos habitués au Chanel N°5) ; les plages ne sont pas vertes, les captages ne sont pas pollués et l’eau potable n’est pas chargée de pesticides….

 

Il serait temps que nos élus (du moins ceux qui ne sont pas englués dans les conflits d’intérêt avec le secteur de l’élevage …) se décident à regarder la réalité en face et à agir.  
Nos associations se tiennent à leur disposition pour leur proposer un plan d’action, ou s’il le faut préparer des recours contre les communes, la CCPI et l’Etat afin de les aider dans ces décisions difficiles.

 

lien vers le diaporama des associations, présenté au COPIL LPK du 24/11/2011

 

 

Repost0
24 janvier 2022 1 24 /01 /janvier /2022 22:35

Depuis quelques temps, on entend parler de "zone Château - Trémazan" (dans les comptes rendus de COPIL, lors les conseils communautaires de la CCPI...).

 

Il existe bien le Château de Trémazan, ce dernier est d’ailleurs bien plus proche de Kersaint, voire de Queleret que de Trémazan.

Il trône en bordure de la rivière du Château, qui se jette sur la plage... du Château.

Il ne s'agit bien sûr pas de la plage de Trémazan ! Cette dernière est située deux criques plus à l’ouest.

 

 

La plage du Château, elle, est située entre le hameau de Trémazan et le village de Kersaint, au beau milieu de la coupure d’urbanisation repérée dans le ScoT du pays de Brest (Schéma de cohérence territoriale)

 

 

Un bassin versant, c’est quoi ?

 

Un bassin versant ou bassin hydrographique est une portion de territoire délimitée par des lignes de crête (ou lignes de partage des eaux) et irriguée par un même réseau hydrographique.
A l'intérieur d'un même bassin, toutes les eaux reçues suivent, du fait du relief, une pente naturelle et se concentrent vers un même point de sortie appelé exutoire.

 

Quelles sont les lignes de crête dans ce secteur ?

 

Le géoportail offre un outil bien utile qu s'appelle le "profil altimétrique". Il suffit de tracer une ligne sur la vue satellite et les altitudes le long de cette ligne nous apparaissent.

Mesurons donc le "profil altimétrique" le long de la ligne bleue ci-dessous :

 

 

Le point jaune est situé sur la ligne de crête, il culmine à 22,39 m d'altitude.

 

Essayons une seconde ligne, un peu plus au sud :

 

Le point culminant du secteur se situe, à nouveau, entre le hameau de Trémazan et la plage du Château.

Quand il peut à Trémazan, l’eau s’écoule non pas vers la plage du Château mais vers la plage de Trémazan !

 

L’intégralité du hameau de Trémazan se trouve sur le bassin versant de la plage de  Trémazan et non sur celui de la plage du Chateau.

 

Sur le bassin versant de la rivière du Château, on trouve les hameaux de Queleret et de Toulran mais aussi et surtout une multitude de terres agricoles...

 

Les bassins versants de la plage de Trémazan (en rouge) et de la plage du Château (en jaune) sont distincts.

 

Confondre les deux démontre soit une méconnaissance totale de la géographie des lieux, soit une volonté de désinformer en créant la confusion.

Cette confusion permet opportunément d’accuser, à tort, les assainissements individuels du hameau de Trémazan pour expliquer la pollution bactérienne de la plage du Château.

 

La carte postale ancienne suivante, montrant la plage de Trémazan, permet d’apprécier la présence des deux bassins versants distincts (l’amer étant installé sur le point culminant du site)

 

 

Que disent les profils de baignade?

 

Les profils de baignade sont très clairs, il existe bien deux bassins versants distincts et la plage du Château est polluée par les eaux de la rivière du Château.

Un « bruit de fond » bactérien émanant de cette rivière peut éventuellement affecter indirectement la plage de Trémazan par temps de pluie, mais comme il n’y a pas de rivière se jetant sur cette dernière, l’inverse n’est pas possible.

Extrait du profil de baignade de la plage du Château

Extrait du profil de baignade de la plage de Trémazan

 

Il n’est donc pas sérieux d’incriminer les assainissements individuels du hameau de Trémazan pour expliquer la pollution de la plage du Château (fermée depuis 2019)

 

Par contre, comme ailleurs en zone littorale, le bon fonctionnement des assainissements individuels doit être vérifié régulièrement par le SPANC (service de l'assainissement non collectif) et les travaux de mise aux normes doivent être réalisés, pour permettre à la plage de Trémazan de continuer à arborer un classement « bon » de ses eaux de baignade.

 

Quand à l'éventualité d'étendre le réseau d'assainissement collectif jusqu'au hameau de Trémazan, en se cachant derrière l'état déplorable des eaux de baignade de la plage du Château, c'est un peu fort...

 

Il faut savoir que les sommes extravagantes mises en jeu pour un tel chantier1, seraient payées par nous tous, abonnés du service de l'assainissement, alors de grâce, un peu de mesure avec l'argent public.

 

 

1. On parle tout de même d'un minimum de 750 000€ pour un chantier qui n'est absolument pas planifié, qui débarque du jour au lendemain et qui viendrait peser  encore davantage sur la station de traitement de Ranterboul qui déborde déjà de toute part...

Repost0
20 janvier 2022 4 20 /01 /janvier /2022 22:42

De l’avis d’Alphonse Allais, « les familles, l'été venu, se dirigent vers la mer en y emmenant leurs enfants, dans l'espoir, souvent déçu, de noyer les plus laids ». Sur certaines plages d’Iroise, ils peuvent aussi compter sur les bactéries : il suffit en effet d’attendre qu’il pleuve pour que miraculeusement les eaux de baignade se remplissent de délicieuses Escherichia coli et de sympathiques entérocoques fécaux à l’origine d’une ribambelle de maladies en « ite »…

Si vous avez suivi les aventures de ce dossier, vous savez qu’Eau et Rivières de Bretagne et APPCL ont mené l’enquête sur « le mystère des pluies qui polluent », en commençant par le « mystère des classements qui s’améliorent ». Alors que certaines plages d’Iroise étaient fermées de plus en plus souvent et longtemps « à titre préventif » puisqu’on savait qu’il allait pleuvoir, leur classement annuel par l’ARS s’améliorait régulièrement. Bizarre coïncidence, non ?

En fait non, mais résultat d’une stratégie mûrement réfléchie : chaque fermeture permettant à l’ARS d’éliminer légalement (le pensait-elle vraiment ?) les analyses souvent polluées qui tombaient juste ce jour-là, le classement n’était au final calculé que sur les analyses réalisées les jours où l’eau était propre. Comme si les parents d’élèves pouvaient éliminer les mauvaises notes de leurs enfants de la moyenne annuelle : voilà qui améliorerait les statistiques de l’Education Nationale ! Ce n’est évidemment pas permis par la directive européenne sur les eaux de baignade. Mais pas de problème pour l’ARS, la plage étant fermée d’avance ce jour-là, pas de risque sanitaire, n’est-ce pas ? Et si le classement est bon, les touristes n’y voient que du feu, à part les quelques pervers qui commencent leur baignade par le déchiffrage des discrets arrêtés municipaux affichés dans un coin, d’autant qu’en Iroise on n’a jamais vu un maire chasser les baigneurs des plages fermées (c’est leur problème, nous on a affiché…).

La pluie de bactéries n’ayant pas convaincu pas les mauvais esprits associatifs, il a fallu travailler un peu l’argumentation : chiens sur les plages, bouses dans les rivières, fuites d’installations d’assainissement, goélands, on a tout essayé ; on arrive toujours à trouver dans l’eau trouble ce qu’on y cherche…

Pendant ce temps, ERB et APPCL continuaient à remonter le courant, et les cours d’eau. Bizarre en effet que toutes les plages systématiquement polluées soient à l’embouchure de petits cours d’eau mal surveillés ? Bizarre aussi que lorsqu’il pleut ces plages soient toutes polluées en même temps, même lorsqu’elles se situent sur 5 ou 6 bassins versants différents …Un coup monté par les goélands ? Un complot pour saboter en même temps tous les assainissements individuels ? Et si c’était… l’eau des ruisseaux qui était polluée ? Et si une cause commune de pollution se trouvait sur tous ces bassins versants ?

Bingo ! L’étude des concentrations en bactéries de ces cours d’eau a montré qu’ils étaient pollués toute l’année, bien au-delà des limites de salubrité. Un tel flux de bactéries, ça interroge : même si toute la population d’Iroise prise de coliques allait se soulager dans la nature, le compte n’y serait pas ! Et si l’explication était… sous notre nez ? En plus des 48 000 habitants pratiquement tous reliés à un système d’assainissement, le Pays d’Iroise abrite en effet des centaines de milliers d’habitants beaucoup moins visibles, porcs et bovins qui ne sortent de leurs élevages que pour aller vers l’abattoir, mais dont les « effluents » odorants sont pour l’essentiel épandus tels quels dans la nature avec leur cortège de bactéries (un porc en émet 30 fois plus qu’un humain, un bovin 5 fois plus). Voilà qui expliquerait vraiment très bien le mystère de « la pluie qui pollue toutes les plages en même temps »…

Tout cela n’a apparemment pas convaincu les élus d’Iroise, qui préfèrent continuer à chasser le chien ou le goéland, et à dépenser en assainissement collectif les millions des abonnés.

Il est vrai qu’il ne fait pas bon en Iroise jeter l’opprobre sur l’élevage, alors que l’abonné se révolte peu, et que la plupart des élus chargés de l’eau et de l’assainissement ont intérêt fort, et souvent des intérêts directs dans l’élevage qui la fait vivre : situation compliquée, en période de chasse aux conflits d’intérêt.

Il est vrai aussi que toutes ces extensions de réseau d’assainissement (Ilien Ploudalmézeau, Trémazan…) payées par les abonnés pourraient permettre plus tard d’urbaniser ces zones littorales, où il y a de juteux profits à faire sous prétexte de « loger les habitants ».


 

Signé : Bloom Toxique   (L'un de nos fidèles lecteurs)


 


 

Repost0
18 janvier 2022 2 18 /01 /janvier /2022 08:28

Les associations APPCL et AEPI se sont associées pour rédiger et signer un courrier pour le Président de la communauté de communes du pays d'Iroise.

 

Constatant que des travaux d'ampleur concernant l'extension du réseau collectif d'assainissement étaient entrepris sans planification apparente.

 

Constatant que la majeure partie des crédits alloués servaient des intérêts contraires aux objectifs du SCoT du Pays de Brest (pour justifier des extensions de "villages" qui devraient être seulement densifiables, des extensions de "zones déjà urbanisées" alors que même la densification devrait y être très encadrée...)

 

Le réseau d'assainissement collectif, financé par les abonnés au service de l'assainissement, sert les intérêts de certains maires désireux de contourner les documents supérieurs qui planifient une urbanisation en accord avec l'Environnement et les développement durable.

Voici le texte du courrier reçu en LRAR le 5 janvier 2022 par le Président de la CCPI.

 

 

Objet : demande de communication du zonage d’assainissement de la CCPI
Copie : Préfet du Finistère


M le Président,


Nos associations ont constaté, sur le territoire de la CCPI, la réalisation de travaux très discutables concernant l’assainissement collectif*.
Des décisions ont ainsi été prises en conseil communautaire quant à l’extension de ce réseau dans des zones où aucun projet n’était prévu**. Ces décisions ne se référaient à aucun schéma ou aucun plan connu, alors que la CCPI a pris la compétence sur le service public de l’assainissement depuis le 1er janvier 2018.
En revanche, d’autres zones aisément raccordables semblent abandonnées, alors que leur raccordement était budgété dans le PPI de 2018***, au motif d’ailleurs non justifié d’amélioration de la qualité des eaux de baignade.
Aucune logique apparente ne semble guider la réalisation de ces travaux fort coûteux qui sont financés par les usagers du service public de l’assainissement collectif, qui supportent pour certains des tarifs très élevés pour ce service.
Il apparaît évident que seul le zonage d’assainissement collectif prescrit par l’article L2224-10 du Code Général des Collectivités Territoriales, permettrait d’une part de fournir aux usagers une perspective claire et d’autre part de justifier des travaux réalisés et à venir.

Nos associations vous demandent donc communication du zonage d’assainissement individuel et du zonage d’assainissement collectif guidant la réalisation des travaux d’assainissement en Pays d’Iroise.
Nous vous informons qu’à défaut, nos associations déposeront un référé suspensif afin de suspendre tous les travaux d’extension du réseau collectif de la CCPI, en attente de la publication du zonage réglementaire ou du schéma directeur de l’assainissement, document cadre promis maintenant depuis plusieurs années.
Ce document étant soumis à enquête publique, les citoyens du pays d’Iroise pourront ainsi s’exprimer en proposant, de façon argumentée, leurs visions du déploiement du réseau collectif, en lien avec le futur PLUi dont l’élaboration est apparemment aussi en cours depuis plusieurs années.

 

* Canalisation de rejet des eaux traitées de Saint Dénec, extension du réseau collectif sur Tréompan…
** décision d’attribution d’un marché de maîtrise d’oeuvre pour l’extension du réseau collectif sur le hameau de Trémazan à Landunvez (M21-127)
*** Extension du réseau collectif sur le secteur Mazou Porspoder comme prévu dans le PPI 2019-2026 (travaux prévus en 2020 mais toujours pas réalisés)

 

Repost0
14 janvier 2022 5 14 /01 /janvier /2022 21:45

De manière générale, on le sait, une consigne à l’école, une directive au travail ou mieux, une loi ne vaut que si sa mise en application est contrôlée.

C’est dans cet objectif et uniquement celui-là, que nos associations ont proposé lors de la consultation du public pour le 7ème Programme d’Actions Régional « Directive Nitrates » (PAR7), d’installer un traceur GPS sur les engins d’épandage d’effluents agricoles (tonnes à lisier).

De quoi s’agit-il exactement?

D’une sorte de boite noire permettant d’une part de les positionner géographiquement (latitude et longitude) lorsqu’ils sont en œuvre et d’autre part de rapporter leur position exacte aux autorités compétentes.

Ce type d’appareil, n’est pas un équipement difficile ni coûteux à installer. De très nombreux chrono-tachygraphes équipent d’ores et déjà les trains, les poids lourds, et plus localement, les goémoniers et les coquilliers. Tout le monde y trouve aujourd’hui son compte : les autorités administratives, comme les professionnels et les usagers.

Aujourd’hui plus personne ne s’en plaint.

 

 

Il est fort possible, au vu des teneurs en nitrates de nos nappes d'eau et de l'état des eaux de baignade, que les épandages ne soient pas toujours réalisés dans les règles de l'"art"... où il faut, quand cela est autorisé.

On constate régulièrement des épandages nocturnes ou parfois hors calendrier règlementaire...

Calendrier d'épandage finistérien

Ne serait-ce pas là une idée simple à mettre en œuvre ?

Point d'agri-bashing dans cette proposition. Du bon sens et c'est tout.

Si vraiment les épandeurs n'ont rien à cacher, ils devraient voir d'un bon œil cette proposition, n'est-ce pas?

 

Repost0
11 décembre 2021 6 11 /12 /décembre /2021 10:36

APPCL et plusieurs collectifs de la commune ont souhaité alerter sur certaines décisions et positions polémiques du maire de Porspoder sur différents sujets impliquant la population de la commune et son environnement.

 

Le sujet porté par notre association est l’antenne 5G de Mesdoun.

Nouveau pylône 5G située dans le périmètre de protection du dolmen de Poulyot

 

Rappel des faits :

La société Orange a déposé en mairie un dossier de demande de non opposition préalable à travaux pour l’implantation d’une antenne 4G à Mesdoun sur la commune de Porspoder.

Ce dossier est profondément lacunaire voire mensonger puisqu’aucune allusion n’est faite aux deux monuments historiques situés à proximité immédiate, pas plus au fait que cette antenne est en réalité une antenne 5G et non simplement une antenne 4G… La construction est, en outres, illégale au regard de la loi littoral.

 

Le 4 janvier 2021, le Maire a signé un arrêté de non opposition préalable à travaux.

Ce document comportait un chapitre « délai et voies de recours des tiers ».

 

Le 9 mars 2021, constatant l’illégalité flagrante de ce projet, l’association APPCL a déposé un recours gracieux auprès du Maire pour lui demander de retirer son arrêté de non opposition.

Conformément à la procédure indiquée sur l’arrêté municipal, nous avons uniquement adressé le mémoire au Maire et avons envoyé, par courtoisie, en courrier simple ce document à la société Orange.

 

Le maire n’a jamais répondu.

Un dossier de recours gracieux est une procédure à l’amiable qui permet d’éviter les actions en justice. Nous n’avions initialement pas l’intention de porter cette affaire devant les tribunaux mais seulement d’informer l’équipe municipale des irrégularités manifestes du projet de la société Orange.

Au bout de deux longs mois, constatant l’absence de réponse du Maire, nous avons constaté le rejet tacite de notre recours.

Nous avons été contraints de déposer un recours contentieux auprès du Tribunal Administratif de Rennes contre l’arrêté de non opposition du Maire. (le 14 mai 2021)

Bien sûr, cette procédure ne visait pas le Maire mais avait pour objectif d’empêcher l’édification d’une antenne 5G illégale de 33,80 m de hauteur, en ligne de crête, et à moins de 500 m de deux monuments historiques classés.

 

Les riverains ont constaté le début des travaux.

Nous avons alors été contraints de déposer un référé suspensif le 3 septembre 2021.

La juge des référés a choisi de ne pas juger cette affaire et a rejeté notre dossier pour un vice de forme.

Nous n’avons, en effet, pas doublé l’envoi de notre recours gracieux, en recommandé, à la société Orange.

Nous aurions dû appliquer la procédure écrite dans un petit encart situé sur le panneau Point P situé sur place et ne pas appliquer la procédure portée sur l'arrêté municipal.

Notre recours gracieux n’ayant pas été déposé dans les règle à la société Orange, il a été rejeté par le juge et, de facto, notre recours contentieux est devenu « hors délai ». (le délai supplémentaire accordé par le recours gracieux tombe)

 

  • M le Maire, en ne nous fournissant pas les bonnes voies de recours, nous a induit en erreur.

  • M le Maire, en ne répondant pas à notre recours gracieux, a fait gagner 2 mois à la société Orange. Cette manœuvre a rendu notre recours contentieux irrecevable.

 

Notre réponse à l’article du 11 décembre 2021 :

 

M le Maire déclare :

« Ma porte est ouverte »

«  je suis disponible. On peut venir me trouver à la mairie. Ma porte est ouverte. Pas de soucis »

 

Nous sommes bien passés en mairie à plusieurs reprises, notamment pour obtenir le dossier déposé par la société Orange.

Nous avons déposé un recours gracieux démontrant, de façon évidente que cette construction est illégale.

Nous avons informé plusieurs conseillers municipaux de l’illégalité de ce dossier.

Nous n’avons jamais reçu la moindre réponse du Maire en retour.

 

M Le Maire a délibérément choisi de ne pas nous rencontrer et de ne pas répondre à notre recours gracieux. Cette non réponse a eu les conséquences fâcheuses rappelées plus haut.

 

 

Ce n’est pas au Maire qu’on apprendra que c’est son arrêté de non opposition à travaux qui a autorisé Orange à édifier son pylône de 33,80 m en contradiction totale avec les règles d’urbanisme.

https://lgp-avocats-blog.fr/2021/07/01/loi-littoral-et-antennes-relais-confirmation-du-conseil-detat/

 

La seule façon d’empêcher les travaux consistait à déposer un référé suspensif contre l’arrêté municipal, mais ce n’était pas la municipalité, ce n’était pas le maire qui étaient visés.

L’antenne étant illégale, il fallait absolument faire entendre le droit.

Les droits et devoirs du maire sont de « respecter et faire respecter la loi sur le territoire communal ».

La construction étant illégale, le Maire aurait dû laisser la société Orange se défendre seule.

C’est d’ailleurs la position qu’a prise le maire de Landunvez pour le pylône 5G prévu sur les hauteurs de Penfoul.

https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/le-projet-d-antenne-relais-d-orange-a-landunvez-annule-09-11-2021-12864324.php

 

On peut comprendre qu’un Maire, pressé par des industriels peu scrupuleux, soit contraint de signer des arrêtés litigieux, mais que le Maire engage les moyens juridiques de la commune pour défendre un projet illégal porté par une multinationale… c’est un peu gros.

 

Et qu’on ne vienne pas nous expliquer que la société Orange n’a pas les capacités financières et juridiques pour se défendre face à une association locale composée de bénévoles.

 

M le Maire déclare « on se défend ». N’est-ce pas là le cœur du problème porspodérien?

Qui est ce « on » et pourquoi « on » aurait à se défendre ?

Une décision illégale peut être contestée sans pour autant que le Maire ou son équipe soient visés personnellement.

Et d’ailleurs, qui a pris la décision d’engager les moyens juridiques de la commune contre APPCL ? Est-ce une décision collégiale ou personnelle ?

 

Enfin, le Maire déclare : « c’est un service public. Orange a obligation de couvrir les territoires(en téléphonie mobile) ».

D’une part, Orange se doit de couvrir le territoire en téléphonie mobile mais il ne s’agit pas là d’un souci de couverture 4G qui serait lacunaire mais de déployer, en catimini, le réseau 5G.

(Les opérateurs Orange et Free annoncent une couverture parfaite de la 3G/4G sur le secteur sur leurs propres sites internet)

D’autre part, la 5G n’a pas pour objectif d’améliorer la téléphonie mobile mais de permettre le visionnage de contenu vidéo sur téléphone portable.

 

En gros, chouette, on pourra regarder Netflix à la plage du Crapaud sur son mobile !

 

Si la 4 G peut éventuellement être considérée comme d’utilité publique, il n’en est pas de même pour la 5G.

D’autant que le déploiement de la 5G implique le doublement voire le triplement du nombre d’antennes. (https://blog.ariase.com/mobile/dossiers/antennes-5g)

 

Il s’agit en fait d’une nouvelle manne financière qui ne répond qu’à des intérêts financiers privés, ceux des opérateurs qui vont vendre leurs forfaits et imposer de nouveaux appareils compatibles…

 

Si l’intérêt public était la motivation de ce projet, pourquoi donc avoir déguisé ce pylône 5G en 4G ?

 

On peut tromper une fois une personne... mais on ne peut pas tromper mille fois mille personnes !

 

 

Repost0
5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 18:22

Ça y est, la cour d'appel de Nantes a rendu son verdict dans l'affaire Avel Vor.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce jugement donne entièrement raison aux 3 associations qui s'étaient unies contre ce projet démesuré et anachronique. (AEPI, ERB et APPCL)

 

 

Un rappel historique s'impose.

Landunvez est un charmant bourg situé à proximité de la côte rocheuse mais aussi de magnifiques plages de sable fin qui font le bonheur des familles depuis toujours.

Landunvez est également une commune rurale où le secteur agricole occupe une place importante.

Au début des années 90, une des fermes située à proximité du bourg, a commencé à grossir, grossir ! Et c'est tout l'environnement proche qui s'est vu chamboulé.

D'un élevage familial d'une vingtaine de vaches et de quelques porcs, Avel Vor est devenu, extension d'élevage après extension d'élevage, un mastodonte incontrôlable.

https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/elevage-comment-fonctionne-une-porcherie-09-06-2016-11100535.php

Le site de Kervizinic en 2002

 

  • En 2008, le Préfet autorisait le passage à 6 668 Animaux Équivalents. L'éleveur se dote d'une station de traitement du lisier surdimensionnée.

Le site de Kervizinic en 2012

 

  • En 2013 , le Préfet autorise le passage à 8 965 Animaux équivalents.

Le site de Kervizinic en 2015

 

  • En 2016 , le Préfet autorise le passage à 12 090 Animaux équivalents.

    Imaginez, + 3 125 porcs en un trait de crayon, ce cheptel génère dorénavant plus de 60 tonnes de lisier par jour !

 

Trop c'est trop, en seulement 8 ans, le nombre de porcs a quasiment doublé et le GAEC Avel Vor est devenu une SARL mais surtout l'une des plus grosses fermes usines de France !

Le site de Kervizinic en 2018

 

Un collectif de citoyens et d'associations s'est alors créé en réaction à cette aberration écologique et sanitaire située à seulement 120 m du bourg, de l'école, de la crèche et à 18 m du ruisseau qui se jette sur la plage de Penfoul.

 

Les associations AEPI (Avenir et Environnement en Pays d'Iroise) APPCL (protection et promotion de la côte des légendes) et ERB (Eau et rivières de Bretagne) se sont associées, en 2016, dans un recours au Tribunal Administratif de Rennes pour contester l'autorisation préfectorale aberrante.

 

Après 3 ans de bagarre judiciaire âpre et intense, le jugement est tombé le 17 mai 2019. L'autorisation préfectorale de 2016 est annulée.

Ouf, l'élevage industriel doit revenir à sont cheptel antérieur alors ?

 

Mais non, bien sûr ! Car il aura suffi d'un mois, suite au jugement, pour que le Préfet Lelarge signe un arrêté provisoire afin que l'éleveur puisse exploiter l'intégralité de son cheptel « avant régularisation » !!!

https://www.letelegramme.fr/finistere/landunvez/landunvez-avel-vor-la-porcherie-va-devoir-regulariser-sa-situation-19-07-2019-12342550.php

 

En résumé, le Préfet s'assoit sur la décision du Tribunal, il autorise quand même…

 

Mais l'éleveur n'a pas simplement opté pour la régularisation de sa situation, il a choisi de faire appel du jugement rennais. Il en fait visiblement une affaire de principe.

 

Rebelote pour les associations unies dans ce combat.

 

Une nouvelle bataille judiciaire commence.

Il faut imaginer le nombre incalculable d'heures de travail bénévole que nous avons consacrées afin de fouiller les dossiers, faire des recherches historiques, des prises de vue des conférences, des dossiers, des présentations etc. Et les finances engagées par les associations.

 

Dieu merci, Eau et Rivières de Bretagne était là pour accompagner les assos locales car son appui juridique et humain a été indispensable pour mener à bien cette lutte.

 

L'audience a eu lieu le 19 octobre dernier et le jugement est tombé ce jour : La requête en appel d'Avel Vor est rejetée. L'affaire de principe vire donc au fiasco.

 

APPCL prend acte de ce jugement.

 

Notre association ne crie pas victoire, nous vivons ce jugement comme le retour du bon sens. C'est l'environnement qui a gagné une bataille.

 

Une phrase du rapporteur public, lors de l'audience en première instance, résume bien la situation :

« La question n'est pas seulement de savoir si l'exploitation risque de contribuer à une dégradation des eaux de baignade littorales, que l'étude d'impact doit traiter, mais du fait que cette dégradation n'est pas une éventualité parce qu'elle est déjà observable ».

En d'autres termes, on n'en est plus à se demander si l'extension de l'élevage aura un impact sur l'environnement de Landunvez, il en avait déjà un avant, quand le cheptel était de 8 965 Animaux équivalents…

 

En effet, outre le nombre impressionnant de cochons, il faut imaginer les volumes colossaux de lisier à gérer, les surfaces énormes de terres consacrées à la culture conventionnelle de céréales pour nourrir les animaux.

Le nombre de talus arasés pour laisser place à des parcelles gigantesques à l'aspect lunaire...

Évolution d'une des zones du plan d'épandage de l'élevage (entre Kervizinnic et Kerincuff)

Reste du paysage bocager des années 1990, une zone sans vie, l'équivalent d'une soixantaine de terrains de football… et au bout, le Foul, la rivière qui se jette à Penfoul.

 

Le dossier Avel Vor est emblématique, il a fait couler beaucoup d'encre.

Mais ne nous leurrons pas, des dossiers aberrants autorisés ou régularisés, c'est le lot quotidien en Bretagne.

 

Alors, notre association émet un vœux, celui que, dorénavant, les services de l’État n'étudient plus les dossiers d'extensions en se fiant aux déclarations des exploitants, en faisant comme si l'élevage étudié était seul au monde.

Nous voulons que les études d'impacts soient désormais soumises à l'étude sincère des effets cumulés de tous les acteurs à l'échelle du bassin versant.

Quant à une éventuelle régularisation préfectorale, il serait tout de même ahurissant qu'un Préfet se permette de piétiner deux décisions de justices consécutive pour en arriver à régulariser l'irrégularisable. Il serait pénalement responsable.

Repost0
4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 09:00

L’association APPCL organise son Assemblée Générale

le jeudi 11 novembre à 16 h à Porspoder

(Salle Pen ar Vur à l’étage)

 

Cette AG se fera en présentiel, nous vous demanderons de respecter les gestes barrières (masque et distanciation)

Du gel hydroalcoolique sera mis à votre disposition.

Nous serons tenus de vérifier les passes sanitaires à l’entrée dans la salle.

Adhérents ou futurs adhérents, nous serons heureux de vous retrouver.

La cotisation annuelle est de 10 €.

 

Ordre du jour

  • Urbanisme

    • Aménagements littoraux

    • Les ANC (assainissements non collectifs)

    • Antenne 5G de Mesdoun

      • Le déploiement anarchique de la 5G, une aberration urbanistique. Que dit la loi ?

      • Actions en justice de l’association

      • Les suites

 

  • Eaux de baignade

    • Plainte à la commission européenne (les suites)

    • Action en justice contre l’ARS (les dernières découvertes)

    • Classement des plages de Lanildut

    • Bilan de l’été sur la côte.

 

  • Dossier du rejet de la station de traitement de Saint Denec dans l’aber Ildut

    • Les 2 référés des associations. (explications)

    • Une réalisation qui ne pourra jamais fonctionner… ou presque

    • Les suites

     

  • Dossier de la porcherie industrielle Avel Vor de Landunvez

    • Décryptage du jugement de la cour d’appel de Nantes. (qui devrait tomber d'ici le 11 novembre)

    • Les suites

       

  • Actions diverses

    • Participation à l’enquête publique sur le projet éolien de Porspoder

    • Participation au COPIL LPK

    • Espaces dunaires (bilan de l'été)

    • Dossiers travaillés pour Eau et Rivières de Bretagne (le partenariat)

       

  • Projets de l’année à venir

  • Compte rendu financier

  • Questions diverses

     

    L’AG se terminera par un pot de l’amitié.

     

Repost0
21 septembre 2021 2 21 /09 /septembre /2021 17:24

Triste affaire que celle du pylône 5 G Orange qui devrait s'ériger illégalement à Mesdoun à Porspoder (29840).

antenne 4G de Penn Frad située non loin...

 

Les membres de notre association, et les habitants Lanildut qui se sont opposés, en référé à l’arrêté municipal de non opposition aux travaux, ont beaucoup de mal à comprendre pourquoi la municipalité de Porspoder a fait intervenir le cabinet d’avocats GLP à leur encontre lors du référé suspensif dont l’audience a eu lieu jeudi dernier au Tribunal administratif de Rennes.

 

Nous avons d’ailleurs très peu apprécié que le maire ne daigne pas répondre à notre recours gracieux, ce qui nous a amené à attendre vainement les 2 longs mois réglementaires avant de déposer un recours contentieux auprès du Tribunal administratif.

 

Cette non-réponse du Maire ayant d’ailleurs entraîné, de fait, le vice de forme sur lequel la juge des référés s’est appuyée pour nous débouter. (délais de recours dépassé puisque Orange n'aurait pas reçu le recours gracieux adressé au maire)

 

Une municipalité n'est-elle pas censée veiller à faire passer l’intérêt public avant les intérêts financiers de grands groupes comme Orange? Or, dans cette affaire, c’est tout l’inverse qui s’est produit.

 

Résumons en quelques points :

 

  • Orange a déposé un dossier de déclaration de travaux en omettant de cocher la case stipulant que le pylône projeté était dans le périmètre de protection de 2 monuments classés historiques (dolmen de Poulyot et menhir de Saint Ourzal).

Extrait du dossier de déclaration de la société Orange

 

Le dolmen de Poulyot n'est distant que de 457 m, c'est < 500 m

 

Le menhir de St Ourzal n'est distant que de 481 m, c'est < 500 m

 

extrait du site internet antennesmobiles.fr

Extrait du dossier de déclaration de la société Orange

 

  • La technologie 5G, contrairement à la 4G ou la 3G, ne revêt aucun caractère d’intérêt public puisqu’elle ne sert qu’à visionner du contenu vidéo sur les smartphones (quoi de plus futile que de regarder Netflix à la plage?)

 

  • Le Maire a signé un arrêté de non opposition de travaux illégal puisque la société Orange n’a pas rempli le bon document. En effet, en cas d’implantation dans le périmètre de protection d’un monument classé, il aurait fallu demander un permis de construire !

 

  • Le Maire et la société Orange s’assoient sur l’avis de l’architecte des bâtiments de France qui a émis un avis défavorable (à cause, notamment, de l’atteinte aux paysages grandioses de l’Iroise)

 

 

Ainsi, nous voici dans la situation ubuesque où la municipalité a payé, avec l’argent du contribuable de Porspoder, le cabinet le plus en vue dans le droit de l’urbanisme (sûrement pour plusieurs milliers d’euros vu que leurs avocats ont travaillé jour et nuit pour nous noyer sous les mémoires lors de cette procédure accélérée. Jusqu'au matin même de l'audience !)

 

Ce choix, pour le moins discutable, va avoir pour conséquence de permettre la réalisation d’une construction illégale en zone littorale, basée sur un arrêté municipal illégal, lui-même pris sur la base des déclarations fallacieuses de la société Orange.

 

Au pire, le Maire, se sentant floué par Orange (qui lui a menti sur l’objet final de cette réalisation et qui lui a fait signer un arrêté illégal à cause de l’omission des monuments classés)

aurait dû laisser Orange se dépatouiller dans cette affaire.

Il nous semble que cette société, cotée au CAC40 était en mesure de financer elle-même sa défense.

Le Maire aurait même dû se ranger de notre côté en arguant du fait qu’Orange lui a menti.

 

Pourquoi donc brader nos paysages et nier les merveilles du néolithique de la commune, pour bombarder les habitants de la commune voisine de Lanildut avec les micro-ondes de cette technologie aussi inutile qu’énergivore.

 
Rappelons que plusieurs autres projets d'antenne 5G sont à l'étude dans nos communes (hauteurs de Penfoul, hauteurs de la route touristique...)
Nous ne nous ferons plus avoir par ce vice de forme idiot !
 
 
Précisions techniques:
Une antenne 4G qui émet en 700 Mhz a une portée de 5 km de rayon, contre seulement 1 km pour une antenne 5G de 3,5 Ghz et 500 mètres pour une antenne 5G de 26 Ghz. Le nombre de pylônes doit doubler en seulement 2 ans sur notre secteur.... Stoppons le carnage !
Repost0
3 août 2021 2 03 /08 /août /2021 10:24

Pour ceux qui auraient suivi avec attention notre communication du mois de juillet (avec Eau et Rivières de Bretagne), les classements des plages , calculés par l'ARS Bretagne, sont plus que douteux...

Nous avons mis en évidence des pratiques illégales visant à améliorer artificiellement ces classements de la qualité des eaux de baignade.

 

Ces pratiques ont eu pour conséquence de "sauver" certaines plages qui fonçaient droit vers la fermeture sanitaire. (notamment en pays d'Iroise).

 

Mais d'autres plages n'ont pas échappé au couperet.

Tréompan en 2018 ( au bout de 4 années en classement insuffisant et pour éviter l'humiliation de la fermeture administrative suite à 5 années consécutives en l'état / directive 2006/7/CE article IV 4.b)

 

Château à Landunvez qui est fermée "préventivement" depuis 2019 (pour la même raison)

 

Mazou à Porspoder depuis 2017.

 

Croix et Barrachou à Guisseny qui, elles, ont carrément disparu des radars...

 

etc...

 

Jusqu'alors, bien que fermées, les plages du pays d'Iroise possédaient un lien cliquable sur le site du ministère de la santé

 

Nouveauté cette année !

 

Nous avons perdu le droit à l'information...

 

Sur le site du ministère, les liens vers les plages de Mazou et Château n'affichent plus les analyses réalisées sur ces plages par l'ARS durant l'été.

 

Pire encore, le panneau d'entrée de plage du Château n'affiche plus aucune information sur les analyses de la saison en cours:

 

Plage du Château le 3 août 2021

 

Pourtant, l'information était jusqu'alors disponible comme le montrent ces captures d'écran de l'été 2020:

 

 

Pour rouvrir un jour ces plages, des analyses doivent nécessairement y être réalisées. La surveillance de l'ARS s'y déroule donc comme si de rien n'était.

 

Alors pourquoi donc cacher ces résultats environnementaux qui doivent être rendus publics ?

 

Ceci va une nouvelle fois entretenir la suspicion quant aux pratiques douteuses de l'ARS Bretagne. (et des maires qui sont sensés afficher les résultats)

 

Que s'est-il passé entre l'été 2020 et l'été 2021 pour que l'on prive ainsi les citoyens d'une information si primordiale?

 

Aurait-on des choses à cacher ?

 

Ce qui est certain, c'est que si par magie les résultats s'amélioraient grandement sur ces plages, personne ne serait en mesure de valider la série de contrôles.

 

On ne peut pourtant plus se contenter de faire confiance à un organisme qui nous a prouvé qu'il était capable de mettre en place des pratiques illégales.

 

 

 

 

Repost0