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19 février 2020 3 19 /02 /février /2020 10:41

Vendredi 14 février, les associations APPCL, AEPI et Olimi29 ont organisé une réunion débat autour du sujet du chantier de rejet d'eaux issues du traitement de la station de Saint Dénec au cœur de Lanildut, dans l'anse Saint Gildas.

Les associations remercient le restaurant l'Auberge de la Mer de leur avoir permis de profiter de la grande salle du restaurant avec la vue splendide sur l'aber Ildut.

Une large assistance, composée d'habitants de la commune pour la plupart, a pu écouter la présentation et participer au débat.

Une présentation du dossier a été faite en première partie.

 

  • La station de Saint Denec, située à Porspoder, reçoit les eaux usées du réseau collectif d’assainissement des communes de Landunvez / Lanildut / Porspoder.

  • Sa capacité prévue est de 6 800 EH (équivalent Habitants)

  • Actuellement, sa « capacité organique nominale » est de 3 400 EH. 

 

Le point de départ de ce dossier est la pollution récurrente de la plage de Melon à Porspoder.

La solution actuelle d'épandre les eaux traitées sur une parcelle de seulement 1,4 ha sur le bassin versant du ruisseau qui arrose la plage n'étant plus satisfaisante, ce qui fait consensus, une autre solution a donc dû être trouvée.

 

En effet, l'Agence Régionale de Santé, qui réalise le suivi des eaux de baignade en se basant uniquement sur les pollutions aux bactéries fécales (E.Coli et Entérocoques), avait mis en évidence des pollutions récurrentes de la plage de Melon, attribuées aux rejets de la station d'épuration, la zone d'aspersion de Saint Dénec ne pouvant plus absorber les volumes d'eau colossaux, certes traités, mais toujours chargés en bactéries (entre autres).

 

Une solution évidente aurait consisté à augmenter la surface de la zone d'aspersion pour permettre à la terre et à la végétation de jouer leurs rôles épurateurs.

 

Une autre solution consisterait à améliorer drastiquement le traitement de la station, ce qui pourrait permettre de rejeter directement l'eau dans un cours d'eau.

 

Au lieu de cela, la communauté de commune a décidé de détourner le problème vers Lanildut.

 

Au bas mot 2 millions d'euros d'argent public sont donc engagés pour réaliser 4 km de canalisation pour rejeter les eaux traitées… dans le ruisseau de Traon Meur qui se jette dans l'aber au niveau de l'anse Saint Gildas à Lanildut.

 

L'exutoire prévu n'est absolument pas une solution recevable pour les associations. En effet, l'anse Saint Gildas est située au cœur de Lanildut, à quelques dizaines de mètres d'habitations, de restaurants, de commerces de bouche, du stade, de l'école…

 

Cette solution a-t-elle été retenue car Lanildut ne dispose pas de « sites de baignades » surveillés par l'ARS ?

Pourtant, les plages du Crapaud, de la Cale, de Pors an Eis Vinis existent et sont même fréquentées en saison par nombre de familles et touristes.

 

Une présentation des premières démarches entreprises.

 

Les habitants de Lanildut ont été mis devant le fait accompli. Bon nombre ont découvert le projet quand les engins de chantier ont commencé à creuser le parking Saint Gildas et quelques uns indirectement dans le dossier d'enquête publique pour la modification du plan d'assainissement collectif de Lanildut en vue de développer l'urbanisation.

 

Des contacts ont été pris avec la Ccpi, la Mairie, aucune réponse n'a été donnée aux questions posées.

Le dossier instruit par la Préfecture enfin obtenu, a révélé des aberrations incroyables, ainsi le centre de Lanilut était vidé de toute habitation sur 300 mètres (!)pour éviter à la Ccpi de réaliser une enquête environnementale et dire quels seraient les impacts du projet!

 

Une pétition a d'abord été mise en ligne en catastrophe, les premier contacts ont été pris avec les députés et sénateurs du secteur.

 

Un recours gracieux a été déposé au préfet.

 

La faiblesse technique et juridique ainsi que les nombreuses incohérences trouvées dans le dossier rédigé pour la communauté de commune par le cabinet DCI environnement sont évidentes le projet n'aurait pas pu être autorisé, si il avait été mené conformément à la loi et au règlement compte tenu des taux de concentration bactériologique révélés au lieu du rejet situé en plein cœur de la commune.

 

Une gouvernance communautaire mise à mal.

 

La fin de la présentation a permis de mettre en avant les nombreux griefs que les associations ont à faire concernant la gouvernance de la communauté de commune, compétente sur ce dossier depuis le transfert par la commune. Ses décisions sur les sujets « eau et assainissement sont en effet prises de manière très peu transparente : les dossiers techniques ne sont pas accessibles, les délibérations au Conseil communautaire sont très sommaires, toujours prises à l'unanimité sans trace des débats entre élus, et sur les avis (introuvables) de commission et de conseil où les citoyens et les abonnés ne sont pas représentés. Pourtant, l'importance du sujet et le coût des travaux justifieraient une véritable concertation. La CCPI, qui a finalement après deux ans accepté de recevoir les associations, n'a pas donné la moindre justification de ses choix (« c’était la seule solution »).

 

 

Un moment de débat.

 

Les nombreuses personnes présentes ont pu exprimer leur stupeur et le mécontentement.

 

De nombreuses questions ont été posées aux associations mais également à l'équipe municipale qui est venue assister à la présentation.

 

Cet échange, très courtois, a permis à l'assistance de bien comprendre les méandres de la pratique 

décisionnaire de la communauté de commune. De plus en plus éloignée des habitants, détachée des intérêts locaux et de plus en plus opaque.

 

Ce manque de transparence mène inéluctablement à une suspicion générale.

 

A qui profiterait « le crime » ? :  l’implantation « assassine » de  ce rejet en pleine zone urbaine? Sûrement pas aux habitants de Lanildut car installer une décharge bactériologique au cœur de la commune est un risque majeur d'atteintes à leur santé

Pourquoi polluer Lanildut pour tenter de solutionner le problème de pollution de Melon (sans être certain de le résoudre : il y a en effet d'autres causes de pollution possibles sur le bassin versant du ruisseau de Melon)?

Pourquoi choisir de dépenser des sommes folles alors que des solutions bien moins onéreuses semblent à portée de main ?

Pourquoi Iroise communauté refuse-t-elle de communiquer les documents publics (rapports techniques, études, avis)?

Pourquoi enfin chercher toujours à développer l'urbanisation quand , à l'évidence, on n'est pas capable d'en gérer les conséquences ? (On rappelle qu'il a fallu trouver une solution d'abord pour permettre les projets d'agrandissement des communes, l'Etat refusant d'examiner ces projets tant que le problème des rejets n'était pas réglé) car l'objectif avoué par la Ccpi est bien de poursuivre une stratégie de développement territorial quitte à pénaliser ceux qui y vivent déjà !

 

Autant de questions que le seul représentant de Lanildut pourra relayer en conseil communautaire.

Mais seul quel poids aura t'il?

 

La salle a massivement signé la pétition et a demandé que les démarches se poursuivent pour éviter que n'aboutisse cette opération.

Messieurs MELLAZA et BRIAND ont à leur tour exprimé leur désaccord sur cette opération d'implantation de ce rejet à Lanildut et le maire en poste pour un mois encore, a déclaré être ouvert pour tout mettre en œuvre afin de faciliter les démarches des associations .

 

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