L’eau de baignade
Genèse
Beaucoup d’entre nous sont des surfeurs habitués à pratiquer notre sport favori sur le spot de Penfoul. Cette vague, facile d’accès permet la pratique du surf durant toute l’année et permet aux débutants comme aux confirmés de s’exprimer.
Le surf se pratique quand les vagues sont formées, et cela arrive souvent quand le temps est pluvieux.
Nous avons constaté que l’eau de la plage virait au jaune-marron à chaque épisode pluvieux.
Nous avons commencé à mener des enquêtes pour savoir si cela pouvait être dangereux pour la santé. En effet, nous avons constaté que nombre d’entre nous avait dû subir des interventions chirurgicales des oreilles pour enlever des ostéomes. Ces os de l’oreille poussent et obstruent les conduits pouvant à terme rendre sourd. Les ORL rencontrés nous ont appris que ce sont des otites à répétition et les agressions de l’oreille (l’eau froide par exemple) qui provoquent ces ostéomes.
La pollution de la rivière peut elle provoquer ces otites ?
Historique
Dès 2005, nous avons commencé à étudier le ruisseau qui se jette sur la plage de Penfoul. Tout d’abord avec une approche géographique : vues satellitaires, cartes IGN, sorties sur le terrain (bottes aux pieds).
Vint ensuite un été bien pluvieux où la plage fût fermée à plusieurs reprises pour des problèmes bactériologiques.
Nous nous sommes renseignés sur le phénomène et nous avons isolé 2 causes probables de pollution :
· Les systèmes d’assainissement mal entretenus ou inexistants des maisons qui bordent le ruisseau. (Nous n’y pouvons pas grand-chose, c’est le travail des mairies et de la CCPI)
· Les épandages de lisier sur les champs. Et là, nous pouvons veiller au respect des lois de bonne pratique agricole. (Rappelons que nous avons recensé plus de 7000 porcs en seulement 3 exploitations sur la commune de Landunvez)
La loi est simple : une bande enherbée de 10 mètres doit être laissée entre tout champ cultivé et un cours d’eau.
Cette bande doit jouer le rôle de tampon et empêcher la terre de rejoindre le ruisseau en cas de pluie.
Les surdoses bactériologiques peuvent entrainer des soucis de santé (gastriques, otites, problèmes de sang principalement chez les enfants…) mais ce n’est qu’un indicateur facile à mesurer pour savoir la qualité d’une eau de baignade.
Nous pensons que la pollution la plus insidieuse et la plus à craindre est celle due aux produits phytosanitaires déversés sur les champs (désherbants : les champs jaunes vifs au début du printemps ! engrais divers et pesticides qui sont nécessaires pour que le maïs puisse pousser dans notre région…)
En lisant le télégramme on peut rencontrer ce genre d’informations :
« Un produit Phytosanitaire déversé par un agriculteur dans un champ serait à l'origine de la mort de 130 tonnes de truites » (Plougoulm 29) (Le Télégramme du 27 octobre2010)
Pour éviter ce genre de ravage et tous ceux qui n’ont pas été recensés (il n’y a pas une pisciculture sur chaque rivière.) Il faut veiller à ce que ce mince cordon sanitaire de 10m existe partout, tout au long des ruisseaux. Contactez nous si vous constatez un contrevenant, une explication simple est souvent payante, c’est la posture que nous avons adoptée depuis le début et elle semble porter ses fruits.
Nous avons investi dans du matériel de mesure bactériologique (incubateur, matériel de laboratoire, produits chimiques pour réaliser les analyses…)
Nous avons accueilli une stagiaire de l’université de Metz en 2006. Elle a réalisé une étude du Foul (rivière de Penfoul) et a rédigé un rapport sur l’état du cours d’eau et les causes de pollutions. (Nous l’avons remis à la mairie de Landunvez en même temps qu’un CD-Rom réalisé par nos soins où nous avions listé les champs qui ne suivaient pas la législation sur les bandes enherbées. Le but n’étant pas de sévir mais d’informer les contrevenants.
S’en est suivi durant le même hiver une autre étude : Nous avons envoyé à Metz (Université Paul Verlaine) 9 Litres d’eau du Foul prélevé un lendemain de pluie.
Les étudiants du Master 1 environnement et aménagement, encadrés par Mme Cossu-Leguille (Maître de conférence HDR Laboratoire Interaction Ecotoxicité Biodiversité Ecosystème LIEBE) ont réalisé plusieurs tests. Un second rapport « Etude éco toxicologique de l’eau du Foul » a donc été rédigé et remis à la mairie. Les résultats étaient alarmants, Le Professeur mettant en avant un réel risque pour les « espèces qui vivent dans le milieu » et elle préconisait de réaliser une analyse physico-chimique de polluants (une étude pour savoir quels sont les polluants chimiques de l’eau)
Forts de ces rapports et de ces avis éclairés, nous avons rencontré les élus et nous les avons informés des risques. Nous avons aussi informé la presse qui a relayé l’info:
Durant notre inspection annuelle de 2010, nous avons enfin constaté un réel mieux quant aux bandes enherbées ! Comme quoi, notre travail n’a pas été vain, il faut continuer…
Résultat
Nous constatons que peu à peu notre message passe et que la pédagogie prime sur la délation. Jamais nous n'avons dénoncé un agriculteur contrevenant. Nous en avons rencontré, nous avons discuté avec les mairies. Le message a dû être relayé et nous nous en félicitons.
Nous en parlons dans notre compte rendu d'Assemblée Générale de 2010.
Notons que des plages de Porspoder ont été fermées cet été 2010, nous allons nous pencher sur les ruisseaux qui y mènent...
Espoir
Nous espérons que les bonnes pratiques continueront et qu'elles seront suivies non par contrainte mais par souci environnemental et sanitaire.
Nous sommes attentifs également au développement de l'assainissement collectif!
Nous constatons qu'à Kersaint, les plages sont moins polluées que l'an passé (le réseau est en place depuis cette année 2010)
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