Gros dossier dans le Télégramme cette semaine !

Les élus ont apparemment pris la mesure d'un problème récurrent depuis de nombreuses années.

Les associations sont donc mises en avant, est-ce pour dire que ce sont des entités qui empêchent de polluer tranquillement ou plutôt pour louer le travail des bénévoles qui ont donné de leur temps depuis des années pour mettre sur le tapis le problème des pollutions des cours d'eau côtiers.
(APPCL lutte depuis 2005 sur ce sujet!)
En tout cas, l'atteinte à l'image de marque de tout un secteur touristique est en jeu. Il faut vraiment agir rapidement. Nos élus craignent que des plages soient fermées ou déclassées dans les années à venir. C'est effectivement ce qui risque d'arriver puisque le stratagème des fermetures préventives va finir par être bien connu de tous et cette façon de faire va être de plus en plus dénoncée. Le vrai bilan sanitaire des eaux risque alors d'être révélé...
M Talarmin indique clairement que c'est sur injonction du Préfet que cette démarche a débuté.
Petit rappel tout de même... C'est le Préfet précédent qui a signé à tour de bras des autorisations d'agrandissements pour les fermes usines du secteur. Dont celle de Landunvez située à seulement 1,5km de la plage de Penfoul (voir la photo ci-dessus). Cette usine produit actuellement 26 600 porcs charcutiers par an et en parallèle 60 tonnes de lisier par jour !

Nous sommes heureux qu'enfin le discours change concernant les causes de la pollution.
Avant, seul les assainissements individuels étaient incriminés. Et quel que soit l'élu du secteur rencontré, c'était la même réponse : " Nous allons contrôler les assainissements individuels"... Nous ne nions pas qu'il existe des assainissements défectueux voire inexistants mais tout de même, à y réfléchir, quand on épand plusieurs milliers de tonnes de lisier par an à même les champs situés sur les bassins versants des ruisseaux côtiers, on doit tout de même y être pour quelque chose dans la pollution bactérienne des plages en contre bas...
(L'analyse cofinancée par APPCL cet automne prouve bien la pollution animale de l'eau)
Nous lisons qu'une étude va être confiée à la chambre d'agriculture pour isoler les sources de contamination agricole (21 204€!). Une petite question, comme ça, en passant... pourquoi la chambre d'agriculture? Ne va-t'on pas inéluctablement se trouver dans la situation du juge qui est aussi partie? Enfin bon, ne voyons pas le mal partout.

Dernier focus sur le dossier très complet du Télégramme. Le point sur les plages du territoire. Notons que ce bilan est le pire de tout la Bretagne. Ce bilan est calamiteux mais il pourrait être bien pire si les Maires ne se retranchaient pas derrière le stratagème des fermetures préventives.
Nous lisons qu'en cas de nécessité, ils doivent prendre un arrêté de fermeture". Effectivement, si il y a nécessité liée à une pollution constatée, il faut fermer les plages mais les fermetures ont lieu si souvent qu'on doit s'interroger sur le mot "nécessité".
En réalité, les fermetures préventives qui ont lieu si souvent (13 fermetures entre le 15 juillet et le 15 août à Penfoul par exemple) ont un intérêt pour le Maire qui les proclame. En effet, les éventuelles analyses réalisées pendant cette fermeture sont caduques et ne sont pas retenues dans les bilans annuels. Chouette! il suffit donc de fermer la plage dès qu'une pluie est attendue et on est certain que la plage aura un bilan correct en fin de saison. Malgré cela, la plage de Penfoul a tout de même été déclassée cette année et passe en qualité "suffisante" (ce qui n'est pas brillant)
Ce doit être de la faute de Labocéa qui n'a pas prévenu à l'avance qu'une averse de pluie risquait de se produire... (Les Maires ne sont ils pas capables de lire un bulletin météo?)
Quand on possède un tel potentiel touristique avec des plages si belles, une côte si pittoresque, on se doit de faire des efforts pour que nos futurs visiteurs ne repartent pas en disant que "Bretagne = Cochons = Pollution". (Phrase entendue dans la bouche d'un des économistes intervenus lors du forum "Se nourrir... à quel prix?)