Je ne connais rien à cette affaire mais Le Télégramme veut me faire prendre partie!
Voici un petit billet d’humeur à l’encontre de la rédaction du Télégramme…
Ce matin, comme chaque matin, devant mon bol de café, je lisais le journal du jour.
Et comme chaque fois que le Télégramme se risque à parler de loi littoral, je bous…
Encore une fois, un article sur un litige où la loi littoral a été appliquée, présenté sous un angle partisan, sans trop se mouiller mais en insistant bien sur des détails sans intérêt. Tout cela en omettant volontairement le fond de l’affaire.
Quelle est la réaction du lecteur lambda devant son café du matin ?
« Oh, les pauvres gens… elle est dure la voisine tout de même ! »
« Il y a vraiment des choses qui ne vont pas avec cette fameuse loi littoral… Ils nous ont déjà fait sauter le permis du centre d’entraînement du stade brestois à cause d’un escargot de Quimper…ah vraiment c’est injuste… »
Avec mon œil un peu plus avisé sur ces questions d’urbanisme, je réagis différemment.
Tout d’abord, comme tout le monde, je réagis ainsi : « oh les pauvres gens, c’est dur tout de même » tout comme pour l’affaire du stade brestois je me suis dit en lisant la première page du Télégramme : « tout ça pour des escargots ! »…
Et puis, comme j’ai un peu d’expérience sur le sujet, je poursuis ma démarche : « allons voir les pièces du dossier ». Effectivement, toutes les affaires présentées au tribunal administratif ne sont pas défendables.
Mais où sont ces informations qui nous permettraient de juger ?
L’adresse du litige (on nous cite bien les noms des protagonistes !) ? Rien, aucun moyen de se repérer.
Une photo satellite du site (accessible en un clic grâce à google earth) ? Aucune, pourtant, ce serait plus parlant que la carte de Bretagne qui nous indique où se trouve Penvénan…
Un plan cadastral ? (accessible en 2 clics sur cadastre.gouv.fr) Non, rien…
Un extrait du document graphique du Plan local d’urbanisme de la commune où l’on pourrait s’informer sur les zonages des terrains litigieux? Non, bien sur…
Dans ses articles, le Télégramme fait mine de donner la parole aux plaignants pour mieux mettre en avant les arguments les desservant :
Que retient-on dans l’article ci-joint ? C’est une voisine, elle habite derrière, elle a utilisé l’article L146.4.1 du code de l’urbanisme… Il serait utile au lecteur de préciser que cet article de loi, autrement nommé dispositif anti mitage, ne s’applique que pour des hameaux (pas de commerce ni de service public ni de lieux de vie autres que quelques maisons d’habitation)
Dans l’affaire du centre d’entraînement du stade brestois, que retenir des articles du Télégramme : on va empêcher le stade de créer des emplois, il va être relégué en seconde division s’il n’a pas ce centre…et tout cela pour un escargot de Quimper ! Ce n’est qu’au bout de 10 articles et au détour d’un paragraphe que j’ai appris que le terrain, situé à Plougastel, était une zone humide. N’était-ce pas la première des choses à dire pour informer le lecteur ? Ne doit-on pas protéger les zones humides dans notre pays ?
Encore une fois, il faut juger sur pièces et le Télégramme se garde bien de nous en donner.
Rappelons nous de notre affaire contre le PLU de Landunvez. Nous étions si heureux de notre belle victoire au tribunal administratif que nous avions contacté le Télégramme et leur avions rédigé un résumé afin de juger de l’affaire. Nous leur avions donné toutes les pièces du dossier (accessible sur notre site internet.)
Et qu’ont-ils publié... ? Ils ont donné la parole au maire qui a pu s’exprimer librement et ils ont décrit notre asso, vieille de 20 ans, comme une bande de voisins qui avaient des intérêts particuliers dans le secteur de Trémazan.
Ces pauvres maires qui sont persécutés par les toutes puissantes associations !
M.Cap à Plougastel qui n’a de cesse de critiquer la loi littoral dans son fameux livre blanc des maires… M.le maire de Landunvez qui ignore la loi et se permet de la contourner voire de la nier depuis qu’il a été élu.
A quand le grand dossier pédagogique en double page qui permettrait au lecteur de s'instruire et d'enfin comprendre cette loi littoral? Le Télégramme sait si bien le faire sur certains sujets de société. Un dossier qui expliquerait ce qu'est vraiment le dispositif anti mitage (L146.4.1) un peu comme nous le faisons sur notre site internet (en toute objectivité et en faisant intervenir les acteurs (avocats, juristes et universitaires...)
Non, vraiment, la rédaction du Télégramme, les ficelles sont actuellement un peu grosses… Ce n’est pas beau d’abuser de l’esprit critique réduit à son strict minimum du lecteur mal réveillé qui baille devant son bol de café, le matin…
L.Le Berre
Précisions :
Pour attaquer un permis de construire, il faut soit être une association qui démontre son intérêt à agir dans ses statuts, soit être une personne qui a intérêt à agir…donc, un voisin.
Pourquoi tant de détails sur la plaignante ? Si ce n’est pour la montrer du doigt et créer de l’hostilité dans l’esprit du lecteur.